Bienvenue

Un blog pour éviter d'oublier le texte.
Des réflexions désordonnées, isolées, intempestives.
À chaque fois, une incursion hasardeuse pour ouvrir le livre autrement.

vendredi 9 septembre 2011

Liberté et assujettissement chez Cervantès

« La liberté, Sancho, est un des dons les plus précieux que le ciel ait faits aux hommes. Rien ne l’égale, ni les trésors que la terre enferme en son sein, ni ceux que la mer recèle en ses abîmes. Pour la liberté, aussi bien que pour l’honneur, on peut et l’on doit aventurer la vie ; au contraire, l’esclavage est le plus grand mal qui puisse atteindre les hommes. Je te dis cela, Sancho, parce que tu as bien vu l’abondance et les délices dont nous jouissions dans ce château que nous venons de quitter.

vendredi 25 février 2011

Ερος et Παθοσ chez Tristan et Iseut

La reconstruction du roman de Tristan et Iseut par Joseph Bédier a cette particularité de bien faire ressortir les aléas de cet amour maladif dont les amants sont victimes depuis l'absorption du célèbre philtre.
Ce philtre qui (on pourrait en parler) est à mon sens une stratégie scénographique pour introduire l'irrémédiable passion qui, bien après ses premiers effets et même avant son absorption, s'empare des amants et les dévoile chacun comme corps désirant :

mercredi 9 février 2011

Anna Karénine : la beauté hors de la forme

Je termine Anna Karénine avec en tête un thème que la rencontre Vronski-Anna a suscité chez moi et qui me poursuit toujours : une esthétique qui situe la beauté non dans la forme, mais dans les interstices.
Je ne parle toutefois pas de ce précepte dont on nous a cent fois crié la vertu : "... l'essentiel est invisible pour les yeux ...". Je parle plutôt d'une manière originale d'approcher l'objet en en respectant la facette la moins évidente : c'est l'agencement, les relations, les espaces entre qui définissent l'objet esthétique. L'évidence, comme ce qui se place devant le regard, n'est plus un critère.