"Une main tendue, pensais-je, pourquoi devraient-ils la rejeter. Aujourd'hui je sais pourquoi. Parce que seule la rage contre autrui leur permet d'atténuer leur peur."
- C. Wolf, Médée, Voix
Christa Wolf peut avoir son idée sur la mort des enfants de Médée. Elle peut réécrire le mythe au bénéfice du personnage. Mais si malgré tout on a envie d'aimer Médée, c'est qu'à travers ses avatars tragiques un thème demeure inchangé, universel, infiniment actuel, et nous interpelle là où notre humanité n'a pas fini de nous surprendre : notre profonde sollicitude face à l'exil. Exil de l'autre qui pourrait bien être le nôtre, parce qu'il nous crie au visage et que nous restons cois :
Le lecteur débridé
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Un blog pour éviter d'oublier le texte.
Des réflexions désordonnées, isolées, intempestives.
À chaque fois, une incursion hasardeuse pour ouvrir le livre autrement.
Des réflexions désordonnées, isolées, intempestives.
À chaque fois, une incursion hasardeuse pour ouvrir le livre autrement.
mardi 21 mai 2013
vendredi 10 mai 2013
Anarésume
Belle découverte : Anarésume | Mordue de livres.
Je faisais une recherche sur Médée, dont je suis en train de lire ce qu'en a vu Christa Wolf, après Euripide, Sénèque et Corneille.
Je faisais une recherche sur Médée, dont je suis en train de lire ce qu'en a vu Christa Wolf, après Euripide, Sénèque et Corneille.
lundi 20 février 2012
Aimez-vous lire ? Tristan et Yseult
Je ne peux manquer l'occasion de brancher cet excellent blog. Le prétexte : un conte à la fois exquis et sensible.
Aimez-vous lire ?: Tristan et Yseult (version Joseph Bédier)
Aimez-vous lire ?: Tristan et Yseult (version Joseph Bédier)
mardi 24 janvier 2012
Frankenstein : Perception trouble et ambivalence des sens
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-mPixIyudGsDW4LxKJ-XEYhhg4VYH8pypdHLngwLqRpeg_PhMd8QlH8k_3jnQgE0ARktnNPgP98SGBrNSzWhyFASozmZx_witORqCGoZC-u34QakNld6PfsWzI6wKsQEvIIN-RYELLyUO/s200/220px-Frontispiece_to_Frankenstein_1831.jpg)
« Ses membres étaient proportionnés entre eux, et j’avais choisi ses traits pour leur beauté. Pour leur beauté ! Grand Dieu ! Sa peau jaune couvrait à peine le tissu des muscles et des artères ; ses cheveux étaient d’un noir brillant, et abondants ; ses dents d’une blancheur de nacre ; mais ces merveilles ne produisaient qu’un contraste plus horrible avec les yeux transparents, qui semblaient presque de la même couleur que les orbites d’un blanc terne qui les encadraient, que son teint parcheminé et ses lèvres droites et noires. »
vendredi 9 septembre 2011
Liberté et assujettissement chez Cervantès
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGeXZVFwfCbO6s1-SH5G606NM99hcWh_zEGa573xcn4o6Y1VpfKWnMWHtwq8uu0-ikKPUJk5hT67UndchdvBdx-x3iIiCmWKtVe0wl0ccvn7UQEwk0ivIgZQP4w1H8fjqEDQiH5RC8ttjQ/s200/Don-Quichotte-jpg.jpg)
vendredi 25 février 2011
Ερος et Παθοσ chez Tristan et Iseut
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLecxwutJh5VDtg3qTEns_qRjwitSFpZNQr_cQ3xNO5e_7WxqzFYy7_CWxd-6Lim0QTxnJlj5PkgOAjnJusULJQ1hnPNJxRugBf5bAUEYwYCKCNzVleXjRnXGa20-cXVInYYGCw1JEPcFz/s1600/tristant_iseut.jpg)
Ce philtre qui (on pourrait en parler) est à mon sens une stratégie scénographique pour introduire l'irrémédiable passion qui, bien après ses premiers effets et même avant son absorption, s'empare des amants et les dévoile chacun comme corps désirant :
mercredi 9 février 2011
Anna Karénine : la beauté hors de la forme
Je termine Anna Karénine avec en tête un thème que la rencontre Vronski-Anna a suscité chez moi et qui me poursuit toujours : une esthétique qui situe la beauté non dans la forme, mais dans les interstices.
Je ne parle toutefois pas de ce précepte dont on nous a cent fois crié la vertu : "... l'essentiel est invisible pour les yeux ...". Je parle plutôt d'une manière originale d'approcher l'objet en en respectant la facette la moins évidente : c'est l'agencement, les relations, les espaces entre qui définissent l'objet esthétique. L'évidence, comme ce qui se place devant le regard, n'est plus un critère.
Je ne parle toutefois pas de ce précepte dont on nous a cent fois crié la vertu : "... l'essentiel est invisible pour les yeux ...". Je parle plutôt d'une manière originale d'approcher l'objet en en respectant la facette la moins évidente : c'est l'agencement, les relations, les espaces entre qui définissent l'objet esthétique. L'évidence, comme ce qui se place devant le regard, n'est plus un critère.
lundi 20 décembre 2010
Eugénie Grandet et la sublimation de l'avarice chez Balzac
Eugénie n'hérite pas seulement d'une fortune colossale (jalousement chérie et séquestrée jusqu'alors) à la mort du bonhomme Grandet, mais encore du rapport -- le seul qu'elle puisse envisager -- au bien matériel.
L'avarice de feu son père la guette donc à la moindre décision. Son ingénuité sera pourtant autant sa planche de salut que la raison de son innocence : elle gèrera ses biens comme Grandet, mais orientera l'avarice vers ses penchants naturels, qui sont moins la jouissance tranquille que l'épenchement sur le malheur d'autrui.
L'avarice de feu son père la guette donc à la moindre décision. Son ingénuité sera pourtant autant sa planche de salut que la raison de son innocence : elle gèrera ses biens comme Grandet, mais orientera l'avarice vers ses penchants naturels, qui sont moins la jouissance tranquille que l'épenchement sur le malheur d'autrui.
Cette sublimation de l'avarice, assez ingénieuse dans sa forme et son ton, amène Balzac à "canoniser" son héroïne tout en réhabilitant l'usage exclusif de la richesse.
Pour lire un bon résumé : ici.
mercredi 8 décembre 2010
Hermann Hesse : vers une esthétique proustienne
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhntfCb7_n3LaiSe46VLbFuGy7R-3BYoJOXoaF890m6P4_WIYsGi3RjS1SKArevyikb9OqxkKo9jryFtUVXNHxu-YBS3CzAfQmKZ4HwQQPjJ_Ioh_bKc9sk4Fny0va4mgXOHDS3HU9QZG32/s200/demian.jpg)
« Nous voyons s'effacer et disparaître les limites qui nous séparent de la nature, et nous parvenons alors à l'état dans lequel nous ne savons plus si les images imprimées sur notre rétine proviennent d'impressions extérieurs ou intérieures. C'est alors que nous découvrons (...) combien nous sommes créateurs (...) »
Chez Proust, aucune impression sensible n'existe en et par elle-même, mais seulement par et pour moi. C'est cette propriété de l'impression qui seule autorise et accomplit le sens esthétique (notamment artistique).
jeudi 18 novembre 2010
Tolstoï - Résurrection : le renversement de l'aliénation religieuse ?
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxDIvo2nah00W_LaQsyo-2pYQdUS8W0q_m43-4-wwEo2kw80F2FQ3tomeV5XD2-7fVJlOBm_sJhIQ7deVDMJaJsGlATbDi4yxUcWmTF63GBz7ag53oFVgds3Q5rBNJfyMUv817E5eRnUS3/s200/Lev_Tolstoj.jpg)
L'éveil de Nekhlioudov passe par une reprise du sentiment religieux qui se place hors de la perspective chrétienne traditionnelle de la transcendance : alors que le Dieu des chrétiens est inaccessible, hors de soi, celui du héros surgit à l'intérieur de lui-même.
mercredi 3 novembre 2010
Balzac et le malheur féminin
La maison du chat qui pelote, de Balzac, raconte l'histoire d'une jeune femme que l'innocence et l'idéal de vertu semblent avoir précipitée dans le malheur. À vouloir préserver la pureté de son lien conjugal, malgré les frasques de Théodore, Augustine devient victime de sa propre impuissance à contrôler sa rancoeur. Et dès qu'une duchesse qu'elle croyait sa rivale lui aura fourni l'occasion de reprendre l'initiative sur son ignoble époux, elle se verra succomber devant une réaction aussi colérique qu'imprévue. Le désarroi aura raison d'elle.
Ajout :
Allez lire le blog de Catherine sur ce texte.
Ajout :
Allez lire le blog de Catherine sur ce texte.
dimanche 3 octobre 2010
Proust et le Temps Retrouvé : à la recherche des mots pour le dire...
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOThOSRPvVxgab4bvom_lt_HA2Ds2g7hUa0jv3rKBIZHoennB99jX9l6wTQJqyW6oY8er6mzVyjrXtJ8p0EZxpNAmOHnguUZHRiGKyhuyy0FdVGkJ7nBRAPHSaT0OPsZNZOvpTYlBerpSa/s200/Marcel-Proust-1.jpg)
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